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Que dit la science sur l’hypersensibilité ? Troisième
conférence internationale de chercheurs, 23 mai
2025 – Université du Surrey (Angleterre) – 2e partie
Contenu de la seconde partie
(Première partie : cliquez ici pour accéder à la partie 1)
•
Comment le repos et le sommeil agissent-ils sur la mémoire des personnes
hypersensibles ?
•
Quels sont les facteurs qui permettent aux hypersensibles de trouver une meilleure
qualité de vie ?
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Influence de la solitude choisie ou subie sur le lien entre hypersensibilité et santé
•
Douleur et qualité de vie : hypersensibilité et sensibilisation centrale (HACS) chez les
patients souffrant de douleurs chroniques
•
Le rôle de l’hypersensibilité dans la croissance post-traumatique et la gestion du stress
•
Discussion sur les liens entre hypersensibilité et santé mentale : questions et réponses
sur les facteurs positifs et négatifs influant sur la santé mentale, prévention et
hypersensibilité, les particularités de la psychothérapie avec des HSP, les liens avec
d'autres formes de neurodiversité, l'acceptation culturelle, les différences entre les pays,
etc.
Comment le repos et le sommeil affectent-ils la mémoire des
personnes hypersensibles ?
Dr Robert Marhenke, de l'université d'Innsbruck, étudie l'influence du repos à l’état de veille
et du sommeil sur la mémoire.
Dans l’une des expérimentations, les participants ont été répartis en deux groupes. Pour
commencer, les deux groupes devaient mémoriser deux listes de mots.
•
Un groupe a ensuite pu se reposer les yeux fermés pendant 8 minutes.
•
L'autre groupe devait accomplir pendant 8 minutes des tâches qui exigeaient une
attention visuelle.
•
Une semaine plus tard, on leur a demandé de quels mots mémorisés ils se souvenaient.
•
Chez les non-hypersensibles, aucune différence n'a été constatée entre les deux
groupes.
•
Parmi les hypersensibles, le groupe qui avait fait une pause de 8 minutes les yeux
fermés se souvenait de nettement plus de mots que la moyenne, tandis que les
hypersensibles de l'autre groupe se souvenaient de nettement moins de mots que la
moyenne.
•
Cette différence chez les personnes hypersensibles n'est toutefois pas apparue
lorsqu’elles étaient interrogées immédiatement après l'expérience, mais seulement lors
d'un questionnaire réalisé plusieurs jours plus tard !
Il était également intéressant de noter que pendant la pause, les personnes hypersensibles
présentaient des connexions plus denses dans les ondes cérébrales au sein du réseau du
mode par défaut (« Default Mode Network ») et plus particulièrement entre l'hippocampe
et le précuneus. Cela pourrait indiquer un mécanisme de « consolidation du système »,
dans lequel les souvenirs, qui se trouvent généralement dans l'hippocampe, sont transférés
vers le néocortex pour être stockés à long terme.
De tels mécanismes peuvent se produire dans un état de veille au calme, mais ils sont
surtout typiques de la phase dite paradoxale du sommeil. Ils peuvent signifier une mémoire
à long terme accrue – ou alors un traitement plus profond des expériences vécues.
Une autre expérience menée avec des utilisateurs d'Instagram a comparé l'effet de 8
minutes de pause yeux fermés à 8 minutes de navigation sur Instagram. Ici, les utilisateurs
d'Instagram hypersensibles ont montré les performances mémorielles les plus basses de
tous lorsqu'on leur a demandé de se souvenir des mots 16 et 35 minutes après l'exercice.
D'autres études semblent montrer que cette meilleure mémoire chez les personnes
hypersensibles n'est efficace que si la pause est prise immédiatement après
l'apprentissage. En revanche, aucune différence n'est constatée lorsque les pauses sont
prises plus tard ou après avoir dormi.
Il en ressort que les personnes hypersensibles ont une meilleure mémoire
lorsqu'elles font une pause immédiatement après une nouvelle expérience, afin de
l'assimiler. Si elles attendent, cet avantage disparaît.
Quels sont les facteurs qui permettent aux personnes
hypersensibles d’atteindre une meilleure qualité de vie ? Un
état des lieux des connaissances pour plus de bien-être
Dr Becky Black de l'université de Melbourne et Dr Rohan Borschmann de l'université
d'Oxford mènent une étude continue de la littérature spécialisée de 1990 à aujourd'hui. Ils
recherchent tous les facteurs susceptibles d'améliorer le bien-être des personnes
hypersensibles.
Ces facteurs et stratégies ont probablement un effet positif sur tout le monde. Mais l’effet
semble être plus intensément bénéfique sur les personnes hypersensibles.
•
Facteurs environnementaux : parents attentifs et encourageants, transitions bien
vécues entre les étapes du parcours scolaire, environnement de travail favorable.
•
Lien à la nature : une immersion dans la nature réduit notamment les ruminations et
améliore l'humeur. Même de courts séjours dans la nature ont un effet positif. Les forêts
ont un effet positif plus marqué que les champs.
•
Stratégies psychologiques : pleine conscience, méditation, acceptation de soi, pensée
positive, autorégulation émotionnelle – en particulier discuter consciemment des
situations avec soi-même afin de les voir sous un autre angle, de les évaluer de manière
plus rationnelle et de les relativiser («réévaluation cognitive» / «cognitive reappraisal»).
•
Réseau humain personnel et relations : échanger ses expériences avec d'autres
hypersensibles apporte une validation ; le développement des compétences
interpersonnelles est particulièrement important pour prévenir la dépression chez les
jeunes ; un bon équilibre entre sociabilité et moments tout seuls ; le sentiment d'être
soutenu par son entourage et sa famille.
•
Activités physiques : yoga et méditation, activité physique et sport réguliers,
alimentation saine, routines et structures.
•
Stratégies d'adaptation : environnement calme, casques ou écouteurs à suppression
de bruits, exprimer ses émotions, demander soutien et d'aide, résoudre les des
problèmes et planifier, éviter des stimuli excessifs.
•
Développement personnel : connaissance de soi, en particulier connaissance de
l'hypersensibilité, développer son intelligence émotionnelle, rechercher un sens et un but
à la vie.
•
Aide professionnelle : psychothérapie de qualité avec des thérapeutes familiarisés
avec l'hypersensibilité, interventions sur mesure (par exemple, les enfants
hypersensibles réagissent mieux à une thérapie individuelle qu'à une thérapie de
groupe), programmes visant à renforcer la résilience.
•
Profession et carrière : trouver une carrière qui correspond à l'hypersensibilité, dans un
environnement qui permet l'autonomie et pratique des styles de management qui
soutient les salariés.
En conclusion, on constate l'importance à la fois d'un environnement adapté et des
stratégies personnelles. Des recherches futures pourraient examiner l'effet spécifique de
certaines interventions psychologiques ou thérapeutiques individuelles.
Influence de la solitude choisie ou subie sur le lien entre
hypersensibilité et santé
Dr Grant Benham, de l'université du Texas dans la vallée du Rio Grande, étudie comment
les défis dans les relations aux autres affectent la santé des personnes hypersensibles.
Voici quelques exemples de ces défis :
•
déficits en matière de compétences interpersonnelles et communicatives,
•
phobie sociale,
•
relations superficielles,
•
absence de relations positives.
(L'introversion ou la timidité ne sont pas ici considérées parmi ces défis.)
Il faut garder à l'esprit qu'une faible sociabilité peut également être une stratégie
librement choisie pour faire face à une trop forte réponse aux stimuli.
Le Dr Benham a publié sa première étude sur le lien entre hypersensibilité et santé en 2006,
qui portait alors sur les symptômes physiques. Depuis lors, différentes études ont été
menées sur le lien entre l'hypersensibilité et les problèmes de santé tant physique que
mentale.
Les personnes hypersensibles ont une tendance plus marquée à passer volontairement du
temps seules. Il convient toutefois de distinguer la solitude choisie (anglais : « solitude ») de
la solitude subie (anglais : « loneliness »), cette dernière povant être perçue comme un
stress.
Le Dr Benham s'est notamment posé la question suivante : les personnes hypersensibles
sont-elles plus souvent seules ? Ou le fait de choisir d'être seul réduit-il au contraire
le sentiment de solitude ?
Les résultats ont montré que les personnes hypersensibles ont effectivement plus souvent
que les autres des sentiments de solitude, et que la tendance à la solitude choisie n'a pas
d'influence positive sur le sentiment de solitude subie.
Toutefois, l'étude est limitée. Elle a principalement interrogé de jeunes adultes d'origine
latino-américaine vivant dans le sud du Texas, sur la base d'informations fournies par eux-
mêmes. Elle n'a pas abordé les éventuelles difficultés rencontrées pendant l'enfance.
D'autres résultats de recherche montrent un paradoxe de la solitude : la tendance à être
seules n'améliore pas le bien-être des personnes qui ne sont pas en bonne santé
psychique. En d'autres termes, être seul ne peut être éventuellement perçu comme un
soulagement que par les personnes en bonne santé psychique. Pour les autres, c’est une
stress.
Douleur et qualité de vie : hypersensibilité et sensibilisation
centrale chez les patients souffrant de douleurs chroniques
Dr Veronique de Gucht, de l'université de Leyde (Pays-Bas), étudie actuellement les liens
entre la douleur nociplastique (HACS - « Human Assumed Central Sensitisation » ou «
nociplastic pain ») et la qualité de vie des personnes hypersensibles.
Qu'est-ce que la douleur nociplastique ? Certains patients souffrant de douleurs
chroniques développent à long terme un système de douleur si sensible que même des
stimuli a priori non douloureux provoquent une douleur excessive. Il peut également arriver
que la seule possibilité de ressentir une douleur future entraîne des anticipations exagérées
du niveau de douleur (« catastrophisme douloureux » ou « pain catastrophising »), des
ruminations et un sentiment d'impuissance.
La difficulté dans la recherche réside dans le fait que la perception de la douleur est toujours
subjective et ne peut être mesurée objectivement. Divers questionnaires spécialisés ont été
développés à cet effet :
•
Central Sensitization Inventory (CSI),
•
Brief Pain Inventory-Short Form (BPI-SF),
•
pour la qualité de vie, le Short Form Health Survey-12 (SF-12v2),
•
et pour l'hypersensibilité, Dr de Gucht a elle-même élaboré un questionnaire, le Sensory
Processing Sensitivity Questionnaire (SPSQ – www.sps-q.com).
On tente de rendre la mesure de la douleur un peu plus objective, par exemple par le test de
l'eau froide. (Ce test consiste à plonger une extrémité corporelle dans de l'eau froide et à
mesurer les effets physiologiques sur le cœur et la circulation sanguine.)
De l'étude actuelle, il est ressorti une question-clef par les effets que sa réponse
produit sur le ressenti de la douleur : comment les personnes perçoivent-elles et
évaluent-elles fondamentalement leur hypersensibilité – comme un bienfait ou
comme un fardeau ?
•
Chez les personnes qui vivent leur hypersensibilité plutôt négativement, la douleur
nociplastique et en particulier l'anticipation de la douleur étaient plus marquées que chez
les personnes normalement sensibles.
•
En revanche, une hypersensibilité positive peut même réduire l'anticipation de la douleur
par rapport aux autres personnes ! Du coup, la douleur est moins forte lorsqu’elle
survient.
Il apparaît qu'un enchaînement menant de l'anticipation de la douleur à la qualité de vie
joue ici un rôle central :
1.
une hypersensibilité vécue de manière positive et acceptée conduit à une anticipation
de la douleur moindre.
2.
Une anticipation de la douleur moindre réduit à son tour la douleur nociplastique.
3.
Cette douleur moindre entraîne une meilleure qualité de vie.
Il en résulte des pistes d'intervention. Les thérapies devraient notamment traiter
conjointement les deux domaines :
•
le domaine cognitif (anticipation de la douleur)
•
et le domaine physiologique (douleur).
Il est encore difficile de donner des recommandations générales aux patients souffrant de
douleurs afin de réduire leur anticipation de la douleur et d'influencer ainsi leur qualité de
vie. Cependant, les techniques de pleine conscience sont de plus en plus utilisées dans les
cliniques de la douleur.
De futures recherches pourraient porter sur d'autres facteurs tels que le type et la durée de
la douleur et les formes de traitement.
Le rôle de la sensibilité environnementale dans la croissance
post-traumatique et la gestion du stress
Maria Jernslett est doctorante à l'université d'Édimbourg en Écosse et s'intéresse aux
questions suivantes : comment peut-on grandir et se développer à partir d'un
traumatisme ? Et quel rôle joue l'hypersensibilité dans ce processus ?
La croissance post-traumatique signifie surmonter le traumatisme, l'intégrer, et grandir et
mûrir grâce à lui. Les troubles de stress post-traumatique et la croissance post-
traumatique ne s'excluent pas mutuellement. Une méta-analyse a montré que les deux
peuvent tout à fait se produire en parallèle ! Le plus souvent, les deux apparaissent
ensemble lorsque le traumatisme est d’intensité modérée.
Les facteurs qui favorisent la croissance personnelle après un traumatisme sont notamment
les suivants :
•
intimité et liens interpersonnels,
•
croissance spirituelle,
•
le sentiment de ses propres forces, qu'il convient de développer s'il n'est pas encore
présent.
L'étude de Mme Jernslett a porté sur un échantillon de 302 adultes, dont la plupart ont
déclaré avoir subi un traumatisme supérieur à la moyenne. La plupart étaient des femmes
ayant un niveau d'éducation élevé, ce qui, selon l'auteure, limite la généralisation des
résultats de l'étude. Une autre limite réside dans les distorsions cognitives qui surviennent
lorsqu'on passe en revue une situation avec du recul et qu'on l’a déjà transformée en un
récit cohérent et intégré dans l’histoire personnelle.
Les résultats :
•
La croissance post-traumatique était la plus forte chez les personnes ayant une
sensibilité moyenne.
•
Les personnes peu sensibles semblent manquer de mécanismes d'adaptation
émotionnelle.
•
Les personnes très sensibles ont tendance à être submergées par leurs émotions, ce qui
peut inhiber la croissance post-traumatique, en particulier en cas de traumatisme grave.
•
Un aspect particulier est ressorti de façon surprenante : une sensibilité esthétique
semble aller de pair avec une croissance post-traumatique plus importante.
Cependant, ce lien ne fonctionne que si l'environnement apporte un soutien ou si l'on
suit une thérapie.
L'environnement s'avère donc être un élément clef, car il peut agir dans un sens positif
comme négatif - et il fait généralement les deux en même temps et à proportion variable.
Peut-on en conclure que les personnes hypersensibles sont plus résilientes ? Le concept de
résilience est trop complexe et trop général pour cela, estime Mme Jernslett. Mais si l'on se
limite à la croissance personnelle, on constate là aussi que celle-ci peut être supérieure à la
moyenne chez les personnes hypersensibles, mais uniquement si l'environnement est
favorable et vécu comme un soutien.
Discussion de clôture : Hypersensibilité et santé mentale
La partie officielle de la rencontre s'est terminée par une discussion animée par Michael
Pluess avec Francesca Lionetti, Corina Greven, Tom Falkenstein, Elizabeth Roxburgh et
Elena Lupo.
Les personnes hypersensibles ont-elles plus souvent des problèmes de santé
psychique ?
Les études suggèrent un lien modéré entre les deux. Cependant, selon la professeure
Corina Greven, elles isolent trop rarement la sensibilité environnementale du névrosisme
(tendance aux émotions et sentiments négatifs), l'un des cinq éléments du modèle de
personnalité « Big Five ». De plus, la grande majorité des études reposent sur les
déclarations subjectives des participants eux-mêmes. Il est encore difficile de réaliser des
mesures objectives dans ce domaine. De plus, le nombre de participants reste souvent
faible dans les études. Il semble toutefois exister un lien modéré entre l'hypersensibilité et le
burn-out et la dépression.
Quels facteurs biologiques, neurologiques et médicaux pourraient jouer un rôle dans
le lien entre l'hypersensibilité et l'augmentation des problèmes psychologiques ?
Selon Dr Elizabeth Roxburgh de l'université de Canterbury, il n'existe pas encore de
modèle explicatif valable. L'un des facteurs peut être que de nombreuses personnes
hypersensibles ne se sentent pas acceptées pendant leur enfance et leur adolescence, ce
qui pourrait durablement augmenter leur vulnérabilité psychologique au-delà de la jeunesse.
Les attentes et les normes sociales ainsi que diverses formes de discrimination jouent
également un rôle.
Le burn-out peut être dû à une charge de travail élevée, mais il existe également un
épuisement lié à un excès de compassion et d'empathie ! Dans ce cas, on ne s'est pas
suffisamment protégé et on se retrouve en burn-out empathique.
Les traitements psychothérapeutiques doivent-ils être spécifiquement adaptés aux
personnes hypersensibles ?
Tom Falkenstein est un psychothérapeute allemand exerçant en Angleterre. Il pense que
les interventions adaptées à une souffrance particulière peuvent être appliquées à tous et ne
doivent pas être spécialement adaptées aux personnes hypersensibles. Cela étant dit, il
reçoit régulièrement des demandes de personnes hypersensibles qui ont suivi différentes
thérapies, en ont été insatisfaites et recherchent désormais quelqu'un qui soit familiarisé
avec les spécificités de l'hypersensibilité.
Le facteur clef le plus important pour la guérison est peut-être la relation thérapeutique. Une
bonne compréhension de l'hypersensibilité est certainement utile pour établir une relation de
qualité.
On peut donc dire que les thérapeutes doivent toujours garder à l'esprit l'hypersensibilité de
leurs patients, mais à part cela, ils peuvent utiliser les mêmes interventions que pour les
autres patients.
Les personnes hypersensibles sont-elles plus faciles à traiter en psychothérapie ?
D'après l'expérience de M. Falkenstein, la relation thérapeutique avec les personnes
hypersensibles est souvent plus profonde. Il se pourrait que cela favorise également le
succès du traitement.
Acceptation culturelle de l'hypersensibilité : quelles sont les différences entre les
pays ?
Dr Elizabeth Roxburgh a mené des enquêtes auprès d'étudiants dans différents pays. Il en
ressort que les personnes hypersensibles en Chine se sentent mieux dans leur vie que la
moyenne. A l’opposé, au Royaume-Uni, le bien-être des étudiants hypersensibles est
inférieur à la moyenne.
Elena Lupo a quitté son cabinet en Italie pour devenir coach et conseillère afin d'échapper
aux restrictions institutionnelles en matière de traitement. Elle a fondé sa propre association
et forme aujourd'hui des thérapeutes. Elle remarque que beaucoup de gens considèrent
encore l'hypersensibilité comme une mode New Age, une coquetterie, une excuse pour
justifier le suicide chez les jeunes ou encore comme un autre nom pour désigner un léger
autisme.
Tom Falkenstein constate un changement en Allemagne au cours des dix dernières années.
Le thème de l'hypersensibilité est mieux accepté. Mais les financements alloués à la
recherche idoine restent encore très limités.
Elizabeth Roxburgh constate qu'il n'existe actuellement aucun programme de formation
continue sur la sensibilité environnementale au Royaume-Uni, alors que ce serait bien utile.
Existe-t-il un lien entre l’hypersensibilité et le TDA(H) ou l'autisme ?
Cette question revient très souvent. La professeure Corina Greven vient du domaine de la
recherche sur le TDA(H) et a également des liens étroits avec la recherche sur l'autisme.
Dans l’état actuel de la recherche, les études ne semblent pas confirmer de lien entre les
deux. Certaines études montrent une légère corrélation, mais celle-ci n'est pas confirmée.
La qualité de ces études est généralement faible : elles portent sur un petit nombre de
personnes et, au lieu de diagnostics cliniques confirmés, reposent très souvent sur les
déclarations subjectives des participants. De plus, même s'il existait une corrélation
statistique, cela ne signifierait pas encore grand-chose, en particulier en ce qui concerne les
causes profondes.
Quel rôle la prévention joue-t-elle dans le bien-être des personnes hypersensibles ?
De nombreux points ont déjà été abordés plus haut, notamment par Dr Black.
Dr Roxburgh identifie notamment des facteurs tels que le lien avec la nature, un bon
équilibre entre sociabilité et périodes de solitude, et le développement personnel (par
exemple, tenir un journal de gratitude, dont les effets positifs semblent avérés).
Les relations authentiques et proches sont également importantes. Les personnes
hypersensibles ont davantage tendance à souffrir de solitude émotionnelle que sociale. Si
les relations sont trop superficielles, les personnes hypersensibles peuvent se sentir plus
seules en étant avec les autres qu’en étant seules.
Les techniques de respiration, les activités créatives et l'acceptation de soi sont également
bénéfiques.
En outre, tout le monde, les hypersensibles en premier, peut contribuer à sensibiliser la
société à l'hypersensibilité et faire le pas d’entrer en contact avec d'autres personnes
hypersensibles dans sa région.
L'hypersensibilité peut-elle également avoir un effet positif sur la santé mentale ?
Tom Falkenstein aide toujours ses patients hypersensibles à réinterpréter les situations sous
un autre angle (technique du « reframing »). Il utilise par ailleurs la psychoéducation pour les
aider à mieux se comprendre et à prendre conscience des ressources que leur
hypersensibilité leur apporte.
Elena Lupo constate une très grande différence en matière de santé psychique entre les
personnes hypersensibles qui cherchent de l'aide et celles qui ne le font pas. Le soutien et
les conseils pour gérer l'hypersensibilité et accroître l'efficacité personnelle sont très utiles à
cet égard. Il est également important pour les personnes hypersensibles de se connecter à
des tâches ou des objectifs plus élevés, au-delà de l’individuel, voire à un grand tout,
éventuellement au plan spirituel.
Il est également important pour les personnes hypersensibles de sortir de leur tête. En règle
générale, elles pensent trop. Il faut mieux unifier la pensée et les sentiments. Les
interventions corporelles sont utiles à cet égard. La technique du Somatic Experiencing en
est un exemple.
Y a-t-il un lien entre l'hypersensibilité et introversion ou extraversion ?
La répartition entre l'introversion et l'extraversion chez les hypersensibles ne semble pas
différente de la population générale. Si l'on considère les cinq composantes du modèle de
personnalité « Big Five » ou « OCEAN » (qui comprend également
l'extraversion/introversion), l'hypersensibilité est plutôt corrélée aux composantes
névrosisme et ouverture à la nouveauté.
Vous trouverez des informations sur les nouvelles études scientifiques et les prochains
événements de recherche sur le réseau Sensitivity Research.
Cliquez ici pour revenir à la première partie
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Sommet 2024 sur la recherche en matière d'hypersensibilité (disponible uniquement
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